Présidente de l'OEG de Paris

Le conflit du Sahara n'est que "le reliquat de la guerre froide" (Présidente de l'OEG de Paris)

Paris, 19/07/08- Le conflit du Sahara n'est que "le reliquat de la guerre froide", a affirmé Mme Zeina El-Tibi, présidente de l'Observatoire d'études géopolitiques (OEG) de Paris.

S'exprimant, jeudi à Marseille (Sud-Est de la France) lors de la 3-ème Université d'été francophone organisée sous le thème "La Méditerranée, espace de dialogue interculturel", Mme El-Tibi a souligné que le conflit du Sahara marocain n'est que "le reliquat de la guerre froide".

"La nécessaire Union du Maghreb Arabe a été paralysée (...) en raison du soutien apporté par Alger à la rébellion sécessionniste du Polisario", a précisé Mme Zeina El-Tibi, également co-directrice de la Collection "Etudes Géopolitiques" et présidente de l'Association des femmes arabes de la presse et de la communication (AFACOM).

Dans sa communication intitulée "Est-ce que la coopération à l'échelle méditerranéenne peut dépasser les conflits ?", la présidente de l'OEG a souligné que si l'Union pour la Méditerranée (UPM) est "une initiative positive" pour rapprocher les deux rives, "une coopération durable et concrète ne pourra s'établir qu'à condition de mettre fin aux crises qui perturbent la région", dont le conflit du Sahara.

Ce conflit a d'"innombrables et graves conséquences : montée en puissance des extrémismes de tous bords" et répercussion sur le développement économique et social, a-t-elle expliqué.

"Peut-on construire un grand espace de libre-échange euro-méditerranéen alors que la libre circulation des personnes est empêchée entre le Maroc et l'Algérie?", s'est interrogée Mme El-Tibi qui a noté que les conséquences de la question du Sahara marocain a aussi des "prolongements très importants".

"Il est extraordinaire qu'à l'époque de la mondialisation, les frontières terrestres soient fermées entre deux pays frères, le Maroc et l'Algérie. Et tout cela à cause d'un conflit qui n'est que le reliquat de la guerre froide", a-t-elle déploré.

Le débat qui s'en est suivi a porté sur la question du Sahara marocain qui était mal connue du public et sur laquelle Mme El-Tibi a pu apporter des précisions utiles à une bonne compréhension du dossier.

Initiée par l'Association "Jeunes décideurs Europe Young Leaders" en collaboration avec la Commission européenne, le ministère français des Affaires étrangères et européennes et l'Organisation internationale de la Francophonie, cette rencontre s'inscrit dans le cadre de la décision de l'UE de faire de 2008 l'Année du dialogue interculturel.