Le Maroc a appelé l'Algérie

Le Maroc appelle l'Algérie à adhérer à la dynamique créée par l'initiative d'autonomie (Benmoussa)

New York, 19/03/08- Le Maroc a appelé l'Algérie à adhérer à la dynamique créée par l'initiative d'autonomie en vue de parvenir à une véritable solution politique au conflit artificiel autour du Sahara et de s'engager dans la normalisation des relations entre les deux pays frères.

Dans une déclaration préliminaire faite lors d'une conférence de presse donnée par la délégation marocaine, à l'issue du 4è round des négociations sur le Sahara (16-18 mars), le ministre de l'Intérieur, M. Chakib Benmoussa a renouvelé la disposition permanente du Royaume à une négociation sérieuse et responsable pour clore définitivement le dossier du Sahara.

Le Maroc, a-t-il réitéré, demeure convaincu que les attentes des peuples de l'Union du Maghreb arabe, la communauté du destin et les contraintes et défis qu'imposent la globalisation et les relations avec l'environnement euro-méditerranéen requièrent de l'Algérie sœur d'adhérer à la dynamique créée par l'initiative d'autonomie en vue de parvenir à une véritable solution politique au conflit artificiel autour du Sahara et de s'engager dans la normalisation les relations entre les deux pays frères.

Il a souligné que le Royaume du Maroc a participé au quatrième round des négociations, fidèle en cela à la démarche qu'il a suivie lors des précédents rounds et animé du même esprit constructif, de la bonne foi et de la volonté sincère de s'engager dans un dialogue franc, sérieux et profond, sur la base de positions responsables et en harmonie avec la légitimité historique et au réalisme politique, ainsi que d'une proposition de solution politique qui est conforme à la légalité internationale et contribue à l'instauration de la sécurité et la stabilité dans la région.

L'ordre du jour de ce round a porté sur un point relatif aux modalités de mise en oeuvre des résolutions du Conseil de sécurité 1754 et 1783 et sur nombre de thématiques se rapportant aux organes de gouvernance locale et leurs attributions, le système judiciaire, ainsi que les ressources et leur distribution de manière à garantir la pérennité de l'autonomie et le développement de la région, a-t-il précisé.

Toutefois, a poursuivi le ministre, la délégation marocaine a constaté que les négociations n'ont connu aucun progrès, en ce sens qu'elle a fait face à des parties attachées à des thèses révolues et qui ne sont aucunement soucieuses de trouver une solution au problème artificiel du Sahara, mais leur unique objectif est plutôt de fuir en avant et d'entraver les efforts de la communauté internationale qui n'a eu de cesse d'appeler à des négociations directes, sérieuses et responsables.
Il a ajouté que lors de ce round, la délégation marocaine a attiré de nouveau l'attention sur le fait que l'Algérie n'a pas consenti les efforts nécessaires pour faire réussir ce processus, en dépit de toutes les résolutions de l'Organisation des Nations Unies qui appellent l'ensemble des parties à l'aider à sortir de l'impasse actuelle et s'orienter vers une solution consensuelle et mutuellement acceptable.

Comme tout le monde a pu le constater, a relevé le ministre, les autres parties se sont montrées plus agressives, ces derniers temps, et ont mobilisé, de manière intensive, tous les moyens et possibilités dont elles disposent, dans une tentative d'attenter à l'initiative marocaine d'autonomie, d'entraver la dynamique qu'elle a enclenchée et faire perdurer le statu quo. Elles essayent de même d'imposer le fait accompli et de se livrer à des actes de provocation dans la zone tampon, sans tenir compte des conséquences de ces agissements, qui, d'une part, ne font que perpétuer les drames que vivent les séquestrés dans les camps de Tindouf, sur le sol algérien, et prédisposent la région à davantage de tension et d'instabilité, d'autre part, a déploré M.Benmoussa.

Le Royaume du Maroc a rejeté le fait accompli dans cette région et imputé au polisario les conséquences de ces développements inadmissibles pour la sécurité de la région, a-t-il souligné, avant de se demander comment peut-on s'engager dans des négociations et, en même temps, inciter à l'escalade, aux troubles et à la violence, entraver ces pourparlers et s'employer à les saborder. Ceux qui parient sur de tels choix ne peuvent, par conséquent, prétendre s'engager dans de telles négociations, de bonne foi, a-t-il dit.

Le ministre a affirmé que le Maroc, qui demeure fidèle à ses engagements internationaux et envers ses voisins dans la région, réitère son ferme attachement à l'unification des rangs en vue d'épargner à la région les périls qui la guettent à cause du développement du phénomène du terrorisme, du crime organisé et du trafic des armes et des êtres humains, d'autant que la succession des récents événements terroristes dont ont pâti certains pays de la région exige la coordination des efforts et la coopération pour une adhésion collective dans la lutte globale contre le terrorisme, un fléau qui se développe à un rythme rapide n'épargnant aucune personne.

M. Benmoussa a souligné que le Maroc reste attaché au processus de négociation, qui est le fruit de l'initiative marocaine, puisqu'il a donné son accord pour la tenue d'un nouveau round de négociations à une date qui sera fixée ultérieurement, réaffirmant le soutien du Royaume aux mesures actuelles d'instauration de la confiance, à travers l'intensification des visites familiales, sachant que l'établissement d'une véritable confiance est tributaire du progrès des pourparlers pour parvenir à une solution politique garantissant le cadre idoine pour le retour de l'ensemble des Sahraouis à la mère patrie, le Maroc.